M. Emmanuel Macron,
La semaine dernière, des centaines d’hommes, femmes, enfants sont morts noyés en essayant de rejoindre nos côtes, nos pays, nos villes. Pendant des heures, ils ont appelé à l’aide. En vain.
Au moins 50 000 exilés ont subi le même sort ces 30 dernières années aux frontières extérieures de l’Union européenne, principalement en essayant de traverser la mer Méditerranée.
50 000 personnes : c’est l’équivalent d’une ville comme Ajaccio. Cette transformation de la mer Méditerranée en cimetière sans tombe est inacceptable.
Est-ce vraiment l’Europe que nous voulons ? L’Europe des miradors et de la non-assistance à personnes en danger?
Souvenez-vous qu’il s’agit d’êtres humains fuyant la misère et les persécutions, la guerre ou l’oppression pour la plupart. Des êtres humains dont on décide de ne pas organiser le sauvetage et de ne pas prendre en compte les droits inaliénables.
M. Le Président,
Refusant d’être indifférents à une tragédie humaine qui déshonore la France et l'Europe depuis tant d’années, nous vous demandons de porter au Conseil européen une exigence minimale : que l’Union européenne affrète des bateaux et des moyens humains pour sauver les exilés de la noyade. C’est simple, basique.
Nous demandons des moyens financiers et humains pour les opérations de sauvetage en mer.
Nous demandons l'accueil dans nos pays des réfugiés qui ont des droits reconnus par les conventions signées par nos États.
Nous demandons le respect de la vie humaine à nos frontières et de la dignité de tous les exilés lorsqu’ils foulent le sol européen.
M. Le Président, nous refusons d’être complices de la mort de milliers d’hommes, de femmes et d’enfants à nos portes.
M. Le Président, agissez enfin pour que notre mer cesse d’être un cimetière.
Signataires